Les organismes de réglementation chinois viennent d’accorder une approbation conditionnelle à l’Oligomannate.
Ce médicament, fabriqué par le laboratoire Shanghai Green Valley Pharmaceuticals, a pour ambition de traiter les malades d’Alzheimer .
L’Oligomannate contient des dérivés d’algues marines qui auraient pour effet d’améliorer les fonctions cognitives des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Le traitement pourrait être utilisé pour les malades souffrant d'un Alzheimer d’intensité légère à modérée. Les bienfaits de ce médicament se manifesterait dès la 4e semaine d’administration.
Jusqu’à aujourd’hui la plupart des études réalisées dans le monde se focalisaient sur la manière d’éliminer l’accumulation d’une protéine dans les plaques du cerveau, la bêta-amyloïde. À ce jour, les essais cliniques n’ont pas permis d’améliorer les capacités cognitives des patients.
Avec l’Oligomannate, la Chine s’est concentré sur un nouveau domaine d’étude : l’influence des bactéries contenues dans l’intestin. Ce traitement modulerait le lien entre le cerveau et les microorganismes intestinaux, les microbiomes. L’Empire du milieu n’est pas le seul à se consacrer à ce domaine d’étude. Des scientifiques du monde entier cherchent aujourd’hui à comprendre comment les bactéries peuvent déclencher la maladie d’Alzheimer.
Les données complètes sur les effets du médicament ne sont pas encore publiées. Les reproches ne se sont donc pas faits attendre :
Carol Routledge, directrice de la recherche au Alzheimer’s Research au Royaume-Uni, a déclaré que l’état britannique a besoin de preuves que ce médicament est sûr et efficace. L’approbation sur le marché du Royaume ne sera accordé, dit-elle, qu’après des essais plus importants à l’échelle mondiale afin d’étayer les allégations de la Chine.
Les États-Unis ont d’ailleurs porté peu de cas à cette annonce. Le Dr Joy Snider, neurologue à l’Université de Washington à St Louis, a déclaré que 800 participants aux essais cliniques ne suffisaient pas pour apporter la preuve de l’efficacité du médicament et qu’il conviendrait d’en accroître le nombre.
L’Oligomannate, connu sous le nom de GV-971, sera commercialisé sur le marché chinois dès la fin de cette année. Ceci sous condition, présenter des recherches complémentaires sur le mécanisme du médicament, son efficacité à long terme, et surtout son innocuité.
Un essai mondial sera lancé l’année prochaine afin de déposer une demande d’approbation dans d’autres pays.
Source : Reuters, “China gives conditional ok to its first self-developed Alzheimer’s drug”, 2 novembre 2019
Patricia Gendrey